

Acte I – L’origine
Me voilà arrivée sur une terre inconnue, la guerre a fait rage dans mon pays d’où j’ai réussi à m’enfuir.
Tout le monde me regarde de travers là où je passe, c’est normal, tout le monde se méfie des étrangères.
Je décide de m’aventurer dans les montagnes environnantes, là-bas, loin des hommes, je pourrai baisser ma garde et chasser pour me nourrir, plutôt que voler.
Après 3 jours en pleine nature, j’entends des pleurs d’enfants.. Ils semblent provenir d’une grotte dans la falaise. Je m’avance à pas de loups, trop méfiante de ce que l’Homme est capable de créer comme pièges pour m’attirer mais je découvre une petite silhouette amaigrie, agenouillée, et de toute évidence frigorifiée. Une horrible odeur de putréfaction me monte au nez, et me provoque un haut le cœur. Soudain, je comprend pourquoi : deux corps sont allongés sur le sol, baignant dans une marre de sang. Je déduis en quelques secondes qu’il s’agit là des parents du pauvre enfant, qui sursaute et hurle en me voyant.
Je m’abaisse à son niveau en tentant de lui dire de se calmer, mais nos deux langues étant différentes, cela semble l’effrayer encore plus. Je m’arrête de parler, et m’assieds simplement sur le sol. Le pauvre orphelin est terrorisé mais semble comprendre que je ne lui veux aucun mal lorsque je lui tend le peu de nourriture que j’ai réussi à récolter ces dernières jours..
Après plusieurs heures, tout ce que j’ai réussi à apprendre de cet orphelin est son prénom, Ludwig, et son âge qu’il m’a mimé avec ses petites mains déjà tant amochées : 6 ans.
Avant de s’endormir, il m’a aussi fait comprendre qu’il y avait quelque chose au fond de la grotte, en pointant du doigt le tunnel sombre qui se dessine un peu plus loin.
Il ne semblait pas en être effrayé, ma curiosité me pousse donc à aller découvrir ce qu’il a tenté de me faire comprendre. Je m’engage dans ce gouffre et, étrangement, au bout de quelques minutes, une lumière se dégage au bout des dédales. Je me surprend à m’approcher très rapidement, sans aucune méfiance, guidée par cette lumière violette hypnotique. Tout à coup, le tunnel étroit devient plus large, et j’arrive dans une immense grotte, parfaitement ronde, aux murs aussi lisses qu’un sol recouvert de neige fraiche. Je découvre la provenance de la lumière violette : une fontaine majestueuse d’où s’écoule un liquide violet luminescent.
Je m’approche de cette fontaine d’où ce dégage un subtil parfum qui me rappelle mon île et me plonge dans profonde nostalgie, associé au bonheur du souvenir de mes proches et de leurs sourires. Je ne sais pourquoi, je veux goûter de ce liquide, mes gestes se font sans que je ne puisse les contrôler. J’entends des murmures me disant que ce liquide est certainement magique, et qu’en boire une gorgée pourrait me procurer des pouvoirs hors du commun. Est-ce mon intuition ? Je ne sais pas, je ne crois pas. Pourtant, je ne peux m’empêcher de penser qu’une petite gorgée de ce breuvage pourrait résoudre bien des problèmes. Je tends mes mains pour en récolter et en approche mes lèvres quand soudainement, je suis poussée sur le côté et tombe à la renverse !
Je prends quelques secondes à comprendre qu’il s’agit de Ludwig, je reconnais sa voix paniquée mais ne le voit pas, il m’a noué un bandeau autour des yeux. Je me sens dans un état second, je ne comprend plus où je suis..! J’ai un vague souvenir d’une lumière violette apaisante mais ne suis plus très sûre de l’avoir réellement vue ou simplement rêvée. Ludwig parle vite et fort, et me tire par le bras sans que je ne sache où je mets les pieds. Je ne sais pas si je lui fais confiance ou s’il m’effraie, il parait paniqué, ce qui me stress également. Mais je ne suis de toute manière pas en état pour faire quoi que ce soit d’autre que de le suivre.
Nous nous arrêtons et il m’enlève le bandeau. Il me fait m’asseoir le temps que je retrouve mes esprits. Nous sommes de retour dans la grotte initiale, à quelques mètres des corps de ses parents. Ludwig saisi un baton, le trempe dans la marre de sang, et commence à dessiner au sol. Je me dis qu’il devient fou, mais je suis toujours trop faible et assomée pour faire quoi que ce soit. Cependant, après quelques minutes, je comprend ses dessins… Il s’agit de ses parents, de la fontaine. Ses parents boivent de l’eau de la fontaine et se transforment soudainement en monstre qui ressemble, d’après les dessins de cet enfant de 6 ans, à d’énormes ours. Je comprend que les 2 ours se battent et meurent presque en même temps. Une fois au sol, ils ont retrouvé leur apparence humaine….
Je ne sais pas comment Ludwig a réussi à échapper à ses parents, ni à résister à la tentation des pouvoirs de cette fontaine, mais, grâce à lui, je n’ai pas subit le même sort qu’eux et suis toujours vivante…
WAOUH ! Tu t’es éclatée là. Avec ton article, le jeu prend une autre dimension.
On en a déjà parlé sur insta mais bon, quand même déçu du côté choix narratifs promis à la base par l’éditeur. C’est franchement dommage car mécaniquement le jeu tourne vraiment bien.
(oui je squatte pendant ma pause café, et alors ?!)
Aha, je crois que j’ai lancé le blog juste pour pouvoir écrire ce genre de choses, je suis démasquée!
Bois autant de cafés que tu veux dans coin !
Je suis content de voir un texte écrit sur ce jeu, dont le côté narratif est pour moi le plus intéressant, mais que je n’ai pas vu exploité dans les articles/reviews qui traitent du jeu. Est-ce que l’enchaînement des cartes permet de faire une narration cohérente ? En tout cas, si tu écris une suite, je la lirai avec intérêt.
Il a déçu certains joueurs car Call To Adventure promettait de « construire l’histoire de son personnage ».
Hors, malgré tout, si on veut gagner, parfois on ne choisit pas la carte qui nous intéresse, mais celle qu’on a des chances de remporter…
Après, avec de l’imagination, TOUT permet de faire une narration cohérente.
La suite de cette partie va arriver en effet, il s’agit ici de l’acte I (sur III en tout) .
Et ton commentaire va me donner envie de me bouger à finaliser cette suite !